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Champagne Canard-Duchêne Charles VII : un champagne d’assemblage royal et raffiné

Champagne Canard-Duchêne Charles VII : un champagne d’assemblage royal et raffiné

Charles VII de Canard-Duchêne : le panache d’un Champagne d’assemblage

Il est des bulles qui n’éclatent pas seulement en bouche mais aussi dans le silence un peu solennel d’une table bien dressée, entre l’élégance d’un soir qui tombe sur Reims et la promesse d’une nuit où tout peut commencer – ou recommencer. Le Champagne Charles VII de la maison Canard-Duchêne fait partie de ces rares flacons qui racontent plus qu’ils ne suggèrent. Un champagne d’assemblage, oui, mais de ceux qui se tiennent droit comme un roi sur son trône, nimbé d’une noblesse tangible, charnelle, presque frivole. Rien d’étonnant pour une cuvée qui porte le nom d’un souverain auréolé de mythes et de batailles : Charles VII.

Alors, que cache ce nom historique sous ses reflets dorés et son élégance tactile ? Une leçon de style, peut-être. Mais surtout, une démonstration brillante de ce que peut être un champagne d’assemblage mené avec rigueur, inspiration et un brin d’audace champenoise.

La maison Canard-Duchêne : une histoire royale et un terroir ancré

Fondée en 1868 à Ludes, sur les flancs de la Montagne de Reims, la maison Canard-Duchêne ne porte pas le nom d’un oiseau et d’une princesse par hasard. Victor Canard, tonnelier, épousa Léonie Duchêne, vigneronne. Le fruit de leur union ne fut pas qu’un amour champenois, mais une maison résolument tournée vers la vigne et l’assemblage. À l’image du couple, leur Champagne puise dans les contrastes pour mieux en révéler l’harmonie.

Installée au cœur du Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims, la maison cultive son attachement à la nature, aux terroirs crayeux et à l’expression la plus vibrante du pinot noir qui y règne. C’est d’ailleurs ce cépage caractéristique qui confère aux champagnes de la maison leur colonne vertébrale, cette tension fine et longiligne que l’on retrouve jusque dans les cuvées Charles VII.

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Un hommage pétillant à la royauté française

Il faut le dire : baptiser une cuvée du nom de Charles VII n’est pas anodin. Ce roi de France, grand oublié des toasts de fin d’année mais grand stratège du redressement national, incarne une forme de lenteur stratégique, de montée en puissance maîtrisée. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans ces champagnes Charles VII : une ascension progressive, une finesse élégante, jamais tapageuse, toujours éveillée.

Quatre cuvées composent le panthéon Charles VII chez Canard-Duchêne :

  • Charles VII Blanc de Blancs,
  • Charles VII Blanc de Noirs,
  • Charles VII Rosé,
  • Charles VII Smooth Rosé.

Chacune raconte une facette du règne : le panache du noir, la délicatesse des blancs, la sensualité du rosé ou la rondeur veloutée de la version Smooth. Mais toutes partagent une ambition : celle d’un assemblage raffiné où l’équilibre entre les cépages devient un art noble. Ici, pas de confusion, pas de tapisserie baroque. On est dans la broderie fine, le travail d’orfèvre.

Un art de l’assemblage maîtrisé à la lettre

Ah, l’assemblage ! Cette discipline qui marie sans confondre, qui lie sans dominer, qui compose sans travestir. Dans les cuvées Charles VII, l’assemblage est savamment pensé pour révéler la typicité de chaque cépage sans qu’aucun ne prenne le dessus. C’est une tension maîtrisée, un dialogue entre Pinot Noir, Chardonnay, et parfois Meunier, qui donne à ces champagnes leur signature si singulière.

Le Blanc de Blancs s’illustre par sa fraîcheur salivante et son effervescence ciselée, parfaite pour réveiller une huître de Cancale ou sublimer un carpaccio de Saint-Jacques. On est sur une variation limpide, presque minérale, relevée par la vivacité citronnée d’un zeste d’agrume oublié.

Coté Blanc de Noirs, on retrouve toute la puissance du pinot dans une robe dorée presque cuivrée. Très structuré, ample, avec cette densité en bouche qui appelle la charcuterie fine, comme une rosette au poivre ou un jambon saumuré au foin. Il est le compagnon des fins de soirée sérieuses, celles où les mots se pèsent et les silences se partagent.

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Le Rosé, quant à lui, joue la carte de la tendresse. Avec sa robe saumonée, ses arômes de fruits rouges mûrs et sa petite touche florale acidulée, il évoque ce moment suspendu entre l’après-midi et la soirée d’été : un apéritif sur une terrasse encore chaude, quelques rires, des regards qui s’attardent.

Enfin, le Smooth Rosé — dernier-né de la gamme — se distingue par une rondeur en bouche veloutée, presque charmeuse, sans jamais sombrer dans la facilité. C’est le champagne pour ceux qui aiment la bulle qui caresse plutôt que celle qui titille. Un clin d’œil contemporain, sans trahir l’héritage.

Cuvée Charles VII et accords gastronomiques : mariage royal

Qui dit champagne structuré dit terrain de jeu pour les accords mets-vins. Le Charles VII n’est pas un simple effervescent d’apéritif, c’est un acteur de la table, un partenaire de l’assiette.

Pour démarrer, le Blanc de Blancs se mariera avec bonheur à des mets iodés : huîtres fines de claire, ceviche de dorade ou sashimi au yuzu. Un accord limpide, presque symbiotique.

Le Blanc de Noirs, avec sa densité, s’accommode volontiers de la cuisine automnale : une volaille rôtie, une poêlée de champignons sauvages, ou pourquoi pas, la traditionnelle tourte vigneronne champenoise. Sa matière le rend pertinent même face à un plat en sauce.

Le Rosé ? Il adore les contrastes. Essayez-le avec un magret fumé, une salade de figues fraîches, ou une tarte à la tomate confite au thym. Son fruité s’épanouit entre sucré et salé avec un naturel désarmant.

Quant au Smooth Rosé, osez-le sur un dessert peu sucré : panna cotta à la fleur d’oranger, tarte sablée aux fraises Gariguette, ou simplement une pêche blanche parfumée. Il ne dénature rien, il accompagne.

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Un instant suspendu : dégustation au domaine

Lors d’un passage à Ludes — charmant bourg champenois qui sent bon la craie et la rosée matinale — j’ai eu la chance d’assister à une dégustation orchestrée par la maison elle-même. Une salle voûtée, des flacons sagement alignés, et cette lumière douce qui vous pousse à ralentir le rythme. Devant moi, le Charles VII Blanc de Noirs. À peine servi, une mousse fine, persistante. Et la bouche… pleine, racée, presque tactile.

« Il a ce côté structuré, un peu comme un costume sur mesure, mais qu’on aurait demandé en lin pour rester léger, » glisse le maître de cave avec un clin d’œil. Comment lui donner tort ? Le vin vous habille et vous dévoile tout à la fois. C’est là, sans doute, toute la magie du Charles VII.

Pourquoi choisir Charles VII ?

Parce que dans un monde où l’on confond souvent bulles et excès, mousse et frivolité, les champagnes Charles VII rappellent que l’effervescence peut aussi être synonyme de profondeur. Que l’on peut vibrer sans crier, briller sans clinquant. Et surtout, qu’un bel assemblage est aussi un manifeste d’intelligence œnologique.

Ouvrir une bouteille de Charles VII, c’est inviter à la conversation. Avec les autres, avec la matière, avec le temps. C’est faire le choix d’un champagne gourmand mais exigeant, généreux mais contenu, royal mais sans couronne imposée. Et c’est peut-être là, le comble du raffinement.

Alors, prochaine fois que vous hésitez devant l’étagère d’une belle cave ou d’un wine shop en ligne, posez doucement la bouteille de Charles VII dans votre panier. Non, pas pour impressionner – pour vous faire plaisir. Avec mesure. Avec style. Et toujours, avec panache.

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